Week-end de clôture du cycle. Direction Aussois pour cette ultime mise en application des apprentissages de la saison. Nicolas ayant des impératifs professionnels et Jean étant malade, ce sont uniquement Greg et Didier qui accompagnent les 2 encadrants.

Le programme du séjour est bien calé et les courses bien préparées.

  • Samedi : cime des planètes par l’arête du vieux guide
  • Dimanche : Pointe de Labby par les arêtes du soleil
  • Lundi : Pointe de l’échelle par la Sétéria

Samedi

Départ matinal de Vienne pour avoir le temps de réaliser notre course du jour. Il pleut sur la route. Toutefois, la météo ne se trompe pas et les éclaircies sont bien présentes sur le parking. C’est même en short et t-shirt et sous le soleil que nous démarrons la marche d’approche vers le refuge. Les sacs sont lourds mais le chemin est roulant et la randonnée très courte. En moins d’une heure nous sommes au refuge. Le temps d’alléger les sacs et préparer le matériel d’alpinisme, nous reprenons le chemin vers la brèche de la croix de la rue, attaque de l’arrête du vieux guide. Il y a encore de la neige sur les 500 derniers mètres de dénivelé mais elle est bien ramollie et les crampons ne sont pas nécessaire. Le temps se couvre à nouveaux et nous avons juste le temps de manger nos sandwichs avant qu’il se mette à pleuvoir. Le versant Pralognan est complètement bouché par des gros nuages très noirs, nous prenons la décision de ne pas nous lancer sur l’arête et retournons sur nos pas pour revenir au refuge. La neige rend la descente très efficace et agréable. Cette descente nous frustre toutefois un peu car le soleil remontre le bout de son nez. Nous avons malgré tout fait le bon choix, les alternances de petite pluie et de soleil ne nous auraient certainement pas permis de réaliser la course dans de bonnes conditions.

Installation dans les dortoirs, sieste, bière, repas. L’après midi se pace comme beaucoup d’après-midi en refuge. Puis la météo du lendemain tombe. Belle journée ensoleillée. Cool, nous allons pouvoir grimper. Mais avec 90km/h de vent. Zut, nous n’allons pas pouvoir réaliser les arêtes du soleil. Discussion avec le gardien, concertation dans le groupe. Le plan B restera la pointe de Labby mais par sa voie normale mois exposé au vent. En fonction des observations sur le terrain, nous nous laissons la possibilité d’aller voir les arêtes. La course est longue, il faut partir de bonne heure. Nous réglons le réveil à 4h pour un départ à 5h au plus tard.

Dimanche

Premier départ à la frontale dans ce cycle. Nous sommes sur une vraie longue course d’alpinisme. Le chemin est bon et la progression efficace malgré les jambes encore endormies.  La neige arrive rapidement. Quelques névés sans pente dans un premier temps, il est toutefois plus prudent de chausser les crampons à partir du lac du Génépy. Le regel est médiocre, nous avons la chance d’avoir 2 cordées devant nous qui font la trace. Mais malgré cet avantage, nous enfonçons encore sous une croute à la portance aléatoire. La réserve d’énergie en prend un coup. Arrivé au col de Labby, nous sommes déjà bien entamés et largement en dehors de l’horaire prévu pour réaliser les arêtes du soleil. De plus le vent fort est bien là. C’est sans regret que nous restons donc sur l’option de la voie normale. Une traversée à flanc pour mener à un petit couloir de neige se profile. La qualité de la neige est encore pire sur ce versant. Nous mettons un temps et une énergie folle pour réaliser cette section. Les deux cordées qui nous précèdent font demi-tour en haut du couloir. Le vent est trop fort sur l’arête pour envisager le sommet. Nous faisons le même constat. Une fois sur l’arête (qui ne semble pas si facile visuellement avec le rocher médiocre et les sections en mixte avec la neige qui reste) les conditions ne sont pas engageantes. Nous faisons le même choix que nos prédécesseurs et faisons demi-tour à une cinquantaine de mètres sous le sommet.

Nous profitons du soleil et du versant est abrité du vent pour faire une bonne pose casse-croute. Les jambes sont lourdes et il est nécessaire de rester lucide pour la descente même s’il n’y a pas de difficultés majeures. Didier qui est plus entamé que le reste de la troupe s’encordera avec Louis pour assurer la descente sous le col de Labby. La neige ne porte toujours pas et nous cherchons a retrouver un terrain solide aussi tôt que possible. Dès le lac du Génépy, nous pouvons enlever les crampons et laisser baisser le niveau d’attention.

Retour au refuge en début d’après-midi. Les corps sont bien fourbus. Cette course bien que très facile techniquement aura eu le mérite de mettre en évidence la dimension physique de l’alpinisme. Il est temps de se refaire la cerise avec un plat de crozet – de ravioles – une croute ou une omelette avant la sieste.

La soirée arrive avec le nouveau bulletin météo. Belle journée pour le lendemain et sans vent. Le regel doit-être bon. Conditions idéales donc pour faire une nouvelle longue course mais nous avons bien puisé dans nos réserves aujourd’hui. Nous jouons la carte du raisonnable et décidons d’aller faire l’arête du vieux guide qui s’est refusé à nous samedi. Un groupe du CAF d’Annecy envisage les arêtes du soleil. Ils nous raconteront.

Lundi

Réveil tardif malgré un couché tôt. Le groupe est obligé de me secouer pour que je puisse prendre mon petit déjeuner. Les deux réveils très matinaux des jours précédents ont épuisé mon capital sommeil.

8h00, tout le monde est prêt pour le départ. L’approche est sans surprise, étant donné que l’avons déjà faite il y a deux jours. Les conditions sont idéales. Il fait beau, il y a un léger courant d’air pour nous rafraichir. L’arête est très jolie. La première section est facile et roulante. Nous progressons vite en corde tendue. La partie plus effilée arrive. Nous rallongeons l’encordement et continuons corde tendue sans difficultés. Le rocher est bon, la pose de protection facile. Le premier doute arrive à proximité du rappel. Il faut identifier le bon cheminement et trouver le relais de rappel. Une fois vaché, Greg et Didier se débrouillent sans problèmes pour installer le rappel et toute autonomie. La voie se poursuit par une belle dalle fissuré facile puis une désescalade avec l’aide d’une corde à nœuds. Première remarque à faire à notre cordée autonome : il faut penser à assurer la descente du second. Quelques points de protection ne sont pas superflus même si la difficulté est mineure.

Le crux de la voie est devant nous. Une courte section plus raide mais facilement protégeable. La suite déroule à nouveau jusqu’au gendarme terminal. Quelques mètres verticaux permettent de prendre pied au sommet. Magnifique.

Petit rappel pour redescendre du gendarme puis nous pouvons sortir les sandwichs. Nous n’avons pas été super efficaces et nous avons mis une paire d’heure en plus de l’horaire prévisionnel. Nous ne trainons donc pas trop avant de redescendre. Il faut penser que nous avons la route à faire. La descente et de nouveaux bien confortable avec l’enneigement. Retour au refuge, chargement des sacs et direction la voiture.

Un beau week-end où il a fallu composer avec les conditions météo et prendre des décisions. Ce fut une belle mise en pratique pour clôturer le cycle.