Mont-Blanc  4810m  

Massif du Mont-Blanc

Alpinisme

Voie Normale Arête des Bosses 

Samedi 20 au lundi 22 Juillet 2019

Départ : Le Nid d’Aigle 2372m

Arrivée : Refuge du Gouter 3817m  –Mont Blanc 4810m

Difficulté : PD- III  pente de neige 35°

Dénivelée totale : 2438m distance 16km

Matériel : piolet-crampon-baudrier-casque-corde

Accès : départ Pont-Eveque- Chambéry- Annecy – Le Fayet. 220km / 2h30

Carte : IGN3531ET

Météo : nuageux samedi- Vent brouillard pluie la nuit. Beau temps, nuages et vent « modéré » dimanche et lundi

Nivo: Bonnes conditions

Participants 9 : Bruno, Christophe, Elisabeth G, Tiphaine, Jean-Marc, Lionel, Nadine, Olivier, Pascal. 

Quoiqu’on en dise, le Mont-Blanc n’est pas une montagne banale. Se tourner sur  soi-même au sommet, c’est faire le tour des Alpes du Nord en une poignée de secondes où tous les sommets paraissent bien bas et éloignés. Chacun éprouvera une émotion particulière teintée de fierté d’être là, de joie d’avoir réussi et d’humilité devant toutes ces montagnes.

Le Mont-Blanc se mérite. Proposer ce défi par un club avec le maximum de réussite, s’organise à l’avance. Réunion, sorties préparatoires, entrainement, alimentation, acclimatation sont des ingrédients du succès.

La première vraie difficulté est d’obtenir des places au refuge. Tout est fait pour que la réservation soit compliquée. Des nerfs d’acier sont nécessaires pour ne pas craquer et abandonner. Nous obtenons neuf places pour un week-end prolongé autour du 20 juillet.

Les sorties de préparation nous ont amenées sous le Mont Tondu et au sommet de la Tête des Fétoules. Ces sorties ont été l’occasion de mieux se connaitre, former une vraie équipe et d’ajuster technique et matériel.

Afin de mettre toutes les chances de notre coté, la sortie est étalée sur trois jours.

Samedi : la montée

 Départ matinal de Pont-Eveque. Le minibus est garé au Fayet pas très loin de la gare du tramway pour le Nid d’Aigle (2372m). Nous faisons une pause au Refuge de Tête Rousse un peu angoissé par le passage du fameux couloir et de ses pierres assassines. La montagne nous accepte : aucune pierre volante dans la traversée rapide et sécurisée par une main courante. La remontée des 600 mètres du Grand Couloir s’effectue sans problème. Un peu de fatigue pour certains et l’air qui commence à se faire plus rare.

Une mauvaise météo est annoncée pour la nuit mais tout devrait se remettre au beau avec vent « modéré » dans la journée. Sur le conseil du gardien, nous prenons l’option d’un départ tardif, petit déjeuner à sept heures, au lieu de l’horaire habituel : deux heures du matin.

Dimanche : le sommet.

Bingo ! Le vent, le brouillard, la pluie s’enragent dans la nuit. Nous retrouvons les cordées parties tôt le matin, avachies, endormies dans les escaliers du refuge, revenues de leurs tentatives avortées pour la plupart. Nous partons vers 8 heures sous le soleil perçant déjà les nuages après une nuit correcte sauf pour Nadine qui atteinte du MAM (Mal Aigu des Montagnes) ne pourra pas poursuivre. Le vent annoncé « modéré » est plutôt fort par endroit. Les vestes Goretex sont bien utiles ; cependant le froid est supportable sous le soleil…

L’ascension du Mont-Blanc par la voie normale des Arêtes est une course glaciaire magnifique. L’arête des Dômes de Miage attire  immanquablement l’œil. Le plus spectaculaire est dans la banalisation des hauts sommets du massif. Que l’Aiguille du Midi parait petite du haut de ses 3800m à l’altitude du refuge du Gouter ! Au loin les séracs rappellent les bouleversements des glaciers. Le champ de neige est immense. Depuis le col du Dôme, tout le parcours est visible : Vallot, les Bosses, le sommet. Cinq mètres de dénivelé pour deux kilomètres de distance. Il est 10h20. Nous marchons lentement mais surement. Un arrêt au refuge Valot redonne du tonus. Les Bosses s’enchainent sans problème. La trace est bonne. La neige crisse sous les crampons

Nous sommes au sommet à 13h. La joie et l’émotion éclatent. Le soleil illumine les montagnes alentours, enveloppées parfois de nuages. Tout parait petit, insignifiant, facile.

Le vent est plus que « modéré ». Les capuches de vestes vibrent. Il abaisse la température malgré le soleil d’altitude. Des embrassades, quelques photos, le petit jeu habituel de reconnaissance des montagnes, celles qui ont été gravies, celles que l’on tentera, celles que nous ne ferons pas. Il est temps  de redescendre. Nous sommes restés un petit quart d’heure au sommet. La descente est un enchantement, toujours dans un rythme lent, propice à l’émerveillement, le temps d’apprécier la beauté de la montagne avec dans un coin de la tête la satisfaction, le petit bonheur de l’accompli.

 

Nadine nous attend au refuge, requinquée après une nuit difficile, elle a pu profiter de la vie quotidienne dans un refuge de très haute altitude. C’est dommage pour elle, mais elle reviendra c’est sûr, avec la réussite au bout.

 

La fin d’après-midi est cool.

Lundi : la descente :

La deuxième nuit au refuge du Gouter amène la dernière descente. Dé-escalade du Grand Couloir dans les rochers. Passage du bas du couloir sans problème, sans pierre. Il ne faut pas trop trainer pour prendre le train du Nid d’Aigle de 11h30. Raté. De peu. Pas grave. Une heure de repos font du bien aux jambes. La descente bucolique du tramway nous amène directement à un petit restaurant du Fayet où nous dégustons la meilleure salade du monde ! Certainement très appréciée parce que consommée après trois jours de haute montagne.

Belle expérience, magnifique panorama.

Un grand merci à Olivier qui a géré avec tact, élégance et professionnalisme cette épopée, toujours à prendre la bonne décision au bon moment.

Bravo à toute l’équipe, le succès appartient à chacun.

Note : envisager la réussite pour le Mont-Blanc, dans le cadre d’un club d’amateurs et de bénévoles, pour neuf personnes, sans être insurmontable, ni exceptionnel reste une aventure humaine qui demande préparation et engagement. Les choix d’itinéraire : la Voie Normale, de durée : sur trois jours, d’hébergement : deux nuits au Gouter, de rythme de marche : plutôt lent, des sorties de préparation et de cohésion de groupe, sont les clés du succès.

Le plus haut sommet d'Europe de l'ouest en trois jours c'est comme trois randonnées de haute montagne:

1500mètres de D+ le 1er jour mais pas de descente

1000 mètres de dénivelée en aller-retour le 2ème jour, certes en haute altitude

1500mètres uniquement de descente le 3ème jour

 

La montagne propose bien d’autres formules… à rêver ou à construire.

 

Pascal