Refuge du Claran (1828m)

Belledonne

Raquettes

Samedi 6 - Dimanche 7  avril 2019

 

 

 

Altitude de départ : Super Collet 1639m - allevard

Altitude arrivée : Refuge de Claran 1828m. Point le plus haut 2092m

Difficulté : cycle vers l’autonomie en randonnée alpine 

Dénivelée totale : environ 780 m distance 9km

Matériel : Pelle-sonde-DVA-piolet-crampon-baudrier-casque

Accès : départ Pont-Eveque- Grenoble Allevard- super-collet. 160km / 2h30

Carte : IGN3433OT

Météo : ensoleillé le samedi- neige dans la nuit. Brouillard le dimanche +quelques flocons. Pas de vent notable.

Nivo: 2 à3 (l’après-midi). Chute de neige le jeudi (50/60cm)

Participants 4 Isabelle, Jeanne, Fabrice, Pascal

Parcours : Super Collet  1639m– Col de L’Occiput (1868m) – Les Plagnes 2063m- 2092m- col de Claran 1956m – Refuge de Claran 1828m.

 

Ce week-end fait parti du cycle de formation « Vers l’autonomie en randonnée alpine ».

 

Initialement prévue à partir du refuge de l’Oule, nous avons opté pour le plan D. Arrivés au parking de la bourgeat plusieurs groupes de skieurs de randonnée s’attardent à grignoter. Il est 10h30 : étonnant. Auraient-ils déjà tous redescendus ? la Météo mais surtout la nivologie du week-end n’est pas top. De plus l’accès au refuge de L’Oule est sur le chemin d’avalanches classiques. Que se passent-ils. Une jeune fille s’approche de nous à notre arrivée pour nous signaler qu’une avalanche sous le refuge a pris 4 personnes, heureusement indemnes. Il en aurait fallu moins pour déguerpir du coin ! Ce que nous avons fait après un café.

Direction Super-Collet. Avec pour objectif le refuge de  la Pierre du Carré (plan C), le refuge de la Perrière (Plan B) est laissé de coté. Les fortes chutes de neige (50/60cm) du jeudi précédent, disparues à basse altitude sont bien présentes dès la station. La montée au Col de L’Occiput met en jambe dans le bruit de la remontée mécanique.  L’accès au refuge de la Pierre Carré n’est pas engageant de par les grandes pentes à traverser. Le niveau avalanche (BERA) est 2à 3 (l’après-midi). Personne ne voit d’inconvénient à faire autrement : direction col de Claran et nous ferons le point. Les conditions de descente au refuge sont bonnes, soulagés d’arriver où nous allons dormir. Malgré tous nos efforts le poêle n’arrive pas à démarrer correctement. Nous enchainons les exercices piolet/crampons/encordement dans une neige pourrie, pas représentative. Il neigeote. La nuit arrive, il est temps d’allumer les réchauds pour boire chaud et aller se coucher, le poêle définitivement éteint. Le refuge est moyennement entretenu par les gens de passages mais ce sont surtout les souris qui font des dégâts se régalant des …couvertures. Personne ne dort, personne n’a au vraiment froid. Au petit matin 8/10cm de neige sont tombés dans la nuit. La visibilité est faible, le brouillard assez épais. Le retour par le Col de Claran est pénible pour faire la trace, les raquettes s’enfonçant jusqu’à mi-cuisse dans 50/60cm de nouvelle neige soufflée. Nous nous écartons tout en évitant de rester sous les corniches qui se sont agrandies pendant la nuit.

Au col, le Grand Charnier est bien tentant mais les conditions  ne sont pas favorables. Nous restons sur la croupe pour regagner le haut de la station de Super-Colet dans un brouillard à couper au couteau et c’est là que se produisit…

En m’approchant pour essayer de deviner où passer d’un coup le sol cède sous mes pieds. Pendant moins d’une seconde, je pense glisser dans un petit creux mais je vois plein de neige autour de moi. La seconde suivante, je me vois emporté par une avalanche ! La descente s’arrête assez rapidement. Je suis resté debout et me suis retourné face à la pente pour m’apercevoir que je venais de tombé d’une corniche, 5/6 mètres plus bas. Pas de grands mouvements pour éviter de partir avec la plaque qui est certainement sous la corniche. Je remonte vers la lèvre de la corniche, ce qui n’est pas évident en raquette. La corniche parait infranchissable comme ça. Elle est verglacée sur 80cm d’épaisseur environ, surplombe d’autant et surtout, dessous, un trou plein de vide ne permet pas de grimper avec les pieds, pédalant dans le vide. Une corde salvatrice apparait, puis un piolet. Je m’encorde. Piolet planté jusqu’à la garde, je peux me hisser jusqu’au bord. Isabelle est à la manœuvre, les pieds bien ancrés dans la neige, la corde autour de la taille et sécurisé par un piolet, aidé par Jeanne et Fabrice, je sors sans problèm

Bravo aux secouristes, restés calmes et efficaces ! Des vrais pros.

 

 Le temps de la bière à Allevard permettra un long debriefing sur l’incident et le week-end.

Pour une sortie d’initiation à l’autonomie en randonnée alpine, rien ne vaut une manip en vraie grandeur.

Calou