La haute montagne, la vrai !!! Il est temps pour le groupe de mettre en pratique tous les acquis du cycle sur des courses mixtes nécessitants une bonne adaptation et analyse des risques pour faire les bons choix pour progresser en sécurité. Direction donc Chamonix pour 4 jours au refuge des cosmiques.
Départ matinal de Vienne pour prendre une des premières bennes vers l’aiguille du midi et avoir le temps de réaliser les derniers ateliers du cycle pour la progression en glaciers et le secours en crevasse. Le planning est plutôt léger pour cette première journée qui permettra de s’acclimater gentiment à l’altitude. Nico apprécie, la nuit blanche à travailler pèse lourd !
Arrivé à la sotie du tunnel de l’aiguille, nous nous équipons pour descendre l’arête et profitons de la glace vive présente autour du tunnel pour poser quelques broches à glace. L’arête est encore équipée des cordes fixe pour les skieurs, c’est donc sans difficulté que nous atteignons le bas de la pente. Du monde en dessous des pointes Lachenal s’agitent sur un dépôt d’avalanche. Le sérac du Tacul est tombé il y a quelques minutes. Heureusement, il n’y a pas de gros dégâts même si certaines personnes se trouvaient dessous. Ça nous met immédiatement dans l’ambiance haute montagne
Après les explications concernant les techniques d’encordement et de progression en glacier, nous descendons sur le glacier vers le col du midi et une petite pente de neige avec congère sous le refuge pour réaliser les ateliers de secours en crevasse. Fin d’après-midi, il est temps de rejoindre le refuge. Une petite pente de neige assez raide au-dessus de nous permet un accès direct. L’altitude et la fatigue liées à la courte nuit alourdissent les jambes et commencent déjà à taper dans les cranes.
Nausées, maux de têtes, l’acclimatation est difficile pour la majorité du groupe. Nous planifions toutefois la traversé des pointes Lachenal pour le lendemain. La nuit est difficile, l’altitude se manifeste plus ou moins violemment selon les gens mais personne n’est en très grande forme au réveil. En plus, la météo nous met des battons dans les roues. Il neige et on est en plein brouillard. Nous décidons donc de rester tranquillement au refuge en attendant une éclaircie. Celle-ci arrive en fin de matinée. Un créneau à l’air de s’ouvrir pour faire quelque chose de court et rapide. C’est décider, nous allons vers l’arrête à Lolo.
Il est tombé dans les 30cm de neige fraiche. La trace est déjà faite, ce qui nous permet de ne pas trop perdre d’énergie dans l’approche même si elle est très courte. Première course en mixte pour le groupe. La gestion de l’encordement, de la bonne technique de progression et d’assurage n’est pas encore parfaite. L’arête aérienne impressionne un peu, cette petite course permet de prendre ses marques. Autre point positif, les corps commence à digérer l’altitude les effets du mal des montagnes se dissipent. Sortie de l’arrête directement sur la terrasse du refuge, la marche de retour sera des plus courtes.
Pour le lendemain, la météo annonce enfin un temps clair pour toute la journée. Nous tenterons donc les arrêtes Lachenal mais il faudra être vigilent au glacier du Tacul et au risque d’avalanche qui est marqué à la suite de la chute de neige de la nuit. La préparation de course revu avec l’expérience du jour, nous allons nous coucher de bonne heure.
Cette fois, pas de surprise au réveil. Les corps et le ciel sont bien de la partie. La traversée du col du midi est plus longue qu’il n’y parait. Nous profitons toutefois de cette marche avec vu sur la course pour analyser les conditions. La cheminée terminale semble bien recouverte de neige et la pente à traverser pour l’atteindre peut-être avalancheuse. Nous décidons de réaliser la première partie sur une arrête sans danger et d’aviser en bas du rappel en fonction des conditions sur place.
La première pente pour rejoindre le fil de l’arrête se fait sans difficulté malgré l’épaisseur de neige. La trace des skieurs qui nous précèdent facilite la progression. Au pied de l’arête l’itinéraire est moins évident. Il y a beaucoup de neige et plus de trace, il faut trouver le passage le plus facile. Pour Greg qui mène la première cordée, la progression sur une arête effilée, recouverte d’un matériau qu’il n’a pas encore bien apprivoisé, sans protection possible, et sans visu sur le reste du groupe l’impressionne et il doit puiser dans le mental pour atteindre le premier sommet. Installation du rappel pour descendre dans la pente de neige. Notre analyse depuis l’approche se confirme, la cheminée finale est pleine de neige et ne semble pas praticable dans de telles conditions. Nous choisissons donc de nous échapper en descendant facilement la pente de neige sous le rappel pour reprendre pieds sur le plat du col du midi.
De nombreux skieurs tente la montée au mont blanc du Tacul malgré le risque d’avalanche marqué. Ce qui devait se passer arrive, un skieur déclenche une plaque sur le haut et c’est la panique en dessous. Deux skieurs pris dans l’avalanche, ils sont secourus rapidement et l’hélico les descendra. Encore une démonstration en direct des dangers de la montagne pour les membres du groupe.
Retour au refuge par l’arête à Lolo. La reconnaissance faite la veille permet d’être beaucoup plus efficace. On commence à prendre nos marques et à avoir les bons réflexes.
Sieste et jeux de société pour finir la journée. Il reste une course à préparer également, ce sera la grande classique du secteur, l’arête des cosmiques. Départ matinal pour ne pas être pressé par les cordées qui arriveront directement avec la première benne. Le choix est le bon, nous sommes précédés uniquement par un guide avec sont client. Ils nous font un peu patienter au premier rappel puis nous ne les verrons plus de la journée. Nous pouvons progresser à notre rythme. Quelques cordées derrières nous mettent un peu de stress mais ils sont sympathiques et une collaboration se met même en place car ils sont un peu court en matériel et profiterons de nos points d’assurage dans les passages les plus difficile.
L’arête est en très bonne condition. Le bon enneigement raccourci les difficultés. Toutefois la longueur de la course et les efforts physique et psychologiques réalisés sur le week-end se paye aujourd’hui pour certains. Louis prend la tête de la seconde cordée à mi-courses. Une erreur d’itinéraire et une désescalade engagée aura raison de Jean et Daniel finira les 3 dernières longueurs devant.
Quatre jours intenses dans un cadre de haute montagne pour terminer le cycle. Nous prenons le temps une fois à Chamonix de débriefer le week-end et la globalité du cycle au restaurant avant de reprendre la route vers Vienne.