La nostalgie nous envahit parfois et nous pousse vers des actions qui n'ont d'autre but que de faire revivre notre passé. Illusion d'une époque où l'herbe était plus verte et la neige plus blanche…
Il y a déjà bon nombre d’années, nous avions, avec Pascal — l'ancien président du club — effectué une randonnée aux Grands Moulins, en passant à la montée par l'arête nord-ouest. C'est en pensant à Pascal, et à son incroyable aptitude à nous créer de formidables galères (il adorait cela), que j'ai repensé aux Grands Moulins. Une randonnée en novembre, avec la quasi-certitude de rencontrer des névés, des chemins glacés… Bref, tout à fait dans l'esprit de Pascal.
La montée à Val Pelouse depuis Arvillard est tortueuse et se termine par une route passablement endommagée. Au passage, nous ne tenons pas compte d'une pancarte « chantier interdit au public » et poursuivons jusqu'au bout. Un grand nombre de véhicules sont garés le long de la route : nous ne serons pas seuls.
Nous entamons la montée aux Grands Moulins par le sentier qui mène directement au cheminement par l'arête sud-ouest. Je ne pense pas que nous opterons pour l'arête nord-ouest ; il sera toujours temps de rejoindre le col de la Perrière si nous changeons d'avis. Arrivés à l'intersection où il est possible de prendre la direction du col de la Perrière, le groupe choisit la voie la plus simple. Deux dissidents, Sylvie et Ludovic, choisissent de monter par l'arête nord-ouest : nous les reverrons (peut-être) au sommet. Nous nous séparons.
Le chemin commence tranquillement par une longue pente très douce : nous n'avons pas l'impression de monter. Une pente plus raide, parfois même assez sévère, lui succède ensuite en direction du sommet. Les passages glacés deviennent plus fréquents ; sans grandes difficultés, mais il nous faut rester prudents et nous progressons lentement.
Un point de vue sur la Maurienne et la Lauzière s'offre à nous au cours de la montée, peut-être vers les deux tiers.
Voici enfin le sommet où, à ma grande surprise, nous nous retrouvons face à Sylvie et Ludovic, qui arrivent exactement en même temps que nous. Nous aurions voulu le faire exprès que nous n’y serions pas parvenus… J'avais imaginé que nos deux lascars, marchant à une allure plus rapide que la nôtre et sur une distance plus courte, auraient gagné le sommet bien avant nous. Il est vrai que l'arête nord-ouest est sensiblement plus difficile, d'autant plus avec les conditions de notre montée.
Le sommet nous offre une vue à 360° sur les Alpes du Nord, Belledonne, les Aiguilles d'Arves… le tout dans une ambiance hivernale. Nous croisons quelques randonneurs, dont certains s'inquiètent pour la descente.
Nous prenons notre casse-croûte juste sous le sommet, le soleil s’étant caché, il ne fait pas très chaud.
La descente, cette fois-ci par l'arête sud-ouest pour tout le monde, s’effectue sans problème. Certains mettent des crampons forestiers, qui conviennent parfaitement à ce type de terrain.
Et c'est Anne-Marie qui a eu le mot de la fin : « C'est un 900 m qui se mérite ». Belle ambiance Pascalienne.
Retour à Pont-Évêque vers 19h00. Nous n'avons trouvé aucun café ouvert pour la traditionnelle bière.
ET
Dénivelé : 900 m
Distance : 11 km (9 km pour Sylvie et Ludovic)






