Voici mon compte-rendu avec lipogramme en "o".

(le lipogramme est une figure de style qui consiste à produire
un texte d'où est délibérément exclue une lettre de l'alphabet ;
ainsi, aucun mot de mon texte ne comporte la voyelle "o")
 
 
"Ballade du Train invisible"
 
Encadrante, je décide de guider les CAFistes ce samedi six janvier dans le département de l'Ain : l'idée est bienvenue puisque la chape de nuages du matin se déchire rapidement et laisse apparaître la lumière céleste et le ciel bleu. 
 
Le véhicule est garé peu après le hameau de Chaley. Les marcheurs grimpent le sentier empruntant le labyrinthe d'arbres et arbrisseaux effeuillés. Sur une encablure, le talus accueille un ru d'eau claire : c'est une première à mes yeux fréquentant ce secteur régulièrement.
 
Sur le terrain maintenant en pente faible, se succèdent des tunnels. Il s'agit d'une partie du tracé du fameux "Train invisible", reliant Tenay (situé dans la plaine) à Hauteville (situé sur le plateau du Bugey, à huit cents mètres d'altitude). 
 
Encadrante, je recherche des archives sur le réseau internet ; elles relatent le récit abracadabrantesque du train désiré. L'idée date des années 1880 ; premiers travaux en 1909 ; achats de terrains ; perçages de dix huit petites et grandes galeries dans le massif karstique pendant plusieurs décennies ; recyclage des rails en 1916 ; chantier ralenti et arrêté à plusieurs reprises ; itinéraire achevé en 1933 ; ligne inaugurée par des gens de haut niveau hiérarchique, sur une partie du trajet seulement, par le passage d'un train réduit à minima ; jamais d'acheminement d'individu lambda ; manque de budget quand il s'agit d'électrifier la ligne de chemin de fer ; déclassement effectif et définitif de ce réseau ferré en 1951 ; le train ne siffle pas puisqu'il n'existe pas !
 
Encadrante, je suggère de placer le casque sur sa tête. Ce heaume plastique est préférable, même si la plupart des tunnels vieillissent parfaitement bien. Dans les plus grandes cavités artificielles, c'est une traversée des ténèbres car il n'y a pas d'éclairage naturel par des failles calcaires dans les verticales (excepté au niveau de l'arrivée de la via ferrate), ni d'éclairage artificiel ; ainsi la lampe individuelle est bienvenue. Le tunnel le plus grand ayant un sérieux virage, s'étire sur une distance de 557 mètres. 
 
Encadrante, j'interdis le saut de l'Ange à partir de la merveilleuse falaise calcaire : peut être deux cent cinquante mètres de haut. Le lit de la rivière Albarine, bien alimentée en eau ce samedi, est d'une largeur grandissime ; vues les traces extrêmes, cela a été pire précédemment. La cascade vers Nantuy chute, sans silence, de cent quinze mètres. Au Printemps et en Eté, des individus audacieux descendent en rappel ici.
 
Sur les rives du plan d'eau des Lésines, la légère chaleur présente est très agréable. Le lac s'étale au-delà de ses limites habituelles : les chutes de neige et pluies de ces dernières semaines changent les terrains existants en paysage neuf. L'interminable sécheresse durant l'année 2017, est remplacée par un surplus hydrique début 2018. Encadrante, je déclare qu'il est maintenant l'heure des friandises du midi ; pas de sieste prévue au menu.
 
Encadrante, je justifie un petit itinéraire supplémentaire sur bitume afin d'admirer la cascade de l'Albarine à distance ; malheureusement, les multiples arbres géants cachent un peu le spectacle. La musique des rus, résurgences, rivière, cascade, s'entend à vingt mille lieues. Machine arrière sur la piste d'asphalte.
 
Sur le large chemin après Nantuy, les pas s'enchaînent. Les yeux naviguent parmi les éléments végétaux, essentiellement des hêtres et se figent sur plusieurs masses présentes à deux cents mètres à peine : six mammifères quadrupèdes sauvages très identifiables (regardez les prises de vues dans le bas de l'écran), presque pas effrayés.
 
Les cadettes, immenses pierres plates calcaires dressées à la verticale, une spécialité du plateau de l'Ain dans le secteur d'Hauteville, délimitent des parcelles ; ainsi dans le hameau de La Ragiaz, peu de grillage et barbelé encerclant jardins et prairies. C'est magnifique les matériaux naturels.
 
Légère pente ascendante puis grande descente sinueuse. Brrr ! pas rassurant le spectacle du crâne planté au milieu de végétaux squelettiques et mystérieux ; heureusement, il s'agit du crâne d'une bête : fin d'existence animalière naturelle visiblement.
 
Près du maigre parking, à quatre cents mètres d'altitude, les multiples résurgences de l'Albarine expulsent liquides et écumes : Sa Majesté "Eau" est en fête ! A dix sept heures, les CAFistes ravis repartent discrètement en véhicule.
 
Encadrante, je suis venue à maintes reprises ici : le magnifique paysage est sans cesse différent. Encadrante, je rédige ces humbles lignes d'écriture. 
                                                                                                                                                                                                          Elizabeth

 

Date de début : dimanche 7 janvier 2018

Nombre de jours : 1

Lieu : Chaley (Ain) / Bugey

Nombre de participants : 3

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